The Chef

The Chef

GB, P. Barantini, 2022
Note : 3.5 / 5 – Bien

Comment ne pas succomber une nouvelle fois au charme de ces films tournés en un seul plan-séquence. Les plus fameux d’entre eux ces dernières années (Birdman, 1917) usaient de stratagèmes pour assembler les différentes séquences alors que The Chef est un véritable long-métrage tourné en une seule prise ! Voilà pour le premier atout du film de Philip Barantini. Le second attrait réside dans l’intérêt de l’usage du procédé. En effet, l’heure du coup de feu en restauration se prête à merveille à l’exercice parce que la durée correspond parfaitement à celle d’un long-métrage, et le huis-clos d’un restaurant est le cadre quasi idéal pour trouver le rythme parfait pour ce genre d’exercice. Hormis un ou deux moments un peu plus faibles et une ambiance lumineuse un peu trop sombre, c’est un coup de maître réussi par le réalisateur anglais. Le rythme intense du travail en cuisine, le stress omniprésent, et évidemment les nombreuses péripéties ajoutées au scénario permettent de passer un moment de cinéma assez unique. Obligatoirement le scénario condense des anecdotes vécues dans le monde de la restauration, de clients odieux aux erreurs en cuisine, mais celles-ci s’imbriquent idéalement autour du fil rouge du récit, qui s’avère être l’attitude du chef. Celui-ci, incarné parfaitement par Stephen Graham, semble dépassé par les évènements sans que l’on sache vraiment les causes de ses tourments, qui sont révélés progressivement tout au long du récit. Les seconds rôles sont malheureusement beaucoup moins intéressants, hormis la sous-cheffe interprétée par Vinette Robinson, bluffante. Au final, l’épatant procédé du plan-séquence s’avère idéal pour porter à l’écran l’univers de la restauration et nous faire passer un beau moment de cinéma.

R.M.