La Salle des Profs

La Salle des Profs

All, İ. Çatak & J. Duncker, 2024
Note : 3 / 5 – Pas Mal

Après Un Métier Sérieux de Thomas Lilti, sorti l’an passé, c’est une nouvelle plongée dans les couloirs d’un collège que nous propose ce duo de réalisateurs allemands. Présent à la Berlinale et nommé aux derniers Oscars, le long-métrage a fait sensation de l’autre côté du Rhin. Évidemment, cela a sans doute suscité chez le spectateur français une curiosité excessive pour un récit, certes de bonne facture, mais qui ne s’avère pas non plus révolutionnaire. L’idée judicieuse du scénario est de laisser croire à un banal incident, propre aux relations entre un professeur et sa classe, pour nous emmener vers tout autre chose. On arrive alors facilement à se projeter dans les tourments qui touchent le personnage principal, cette jeune enseignante dépassée par les évènements. Les questionnements sont là pour le spectateur : Qu’aurais-je fait à sa place ? Comment je me serais comporté ? Malgré tout, quelques faits sont un peu trop aberrants, et égratignent la crédulité de l’ensemble du récit. Les seconds rôles réalisent des prestations assez ternes dans l’ensemble, notamment les collègues de la professeure incriminée ou ses élèves. Heureusement, l’actrice principale, Leonie Benesch, nous livre une prestation épatante et s’avère terriblement convaincante. Elle parvient parfaitement à nous faire ressentir toute l’absurdité de la situation, et on voit sur ses expressions corporelles tout un monde qui s’effondre autour d’elle. Elle est bluffante. La réalisation, très soignée, distille une tension qui va crescendo, jusqu’à un épilogue qui n’en est pas vraiment un.R.M.