Boléro

Boléro

France, A. Fontaine, 2024
Note : 3 / 5 – Pas Mal

Il y a le film que l’on aurait aimé voir, à savoir l’histoire de la création de ce chef d‘œuvre qu’est le Boléro de Ravel. Et celui que nous propose Anne Fontaine, à savoir un biopic sur Maurice Ravel. En cela, le titre est donc un peu trompeur. En effet, c’est l’homme Maurice Ravel, son parcours, ses rencontres et sa personnalité qui ont intéressé la réalisatrice. Ce n’est pas un mauvais axe, puisqu’on connait tellement le Boléro et si peu Ravel que, découvrir qui se cache derrière cette œuvre majeure du vingtième siècle est fort à propos. Le morceau a d’ailleurs vampirisé toute une partie de la carrière du compositeur français, et cela aurait été injuste de réduire sa vie à cette création. Et puis, on aurait pu imaginer une création exaltante, pleine de fièvre et de fureur, mais il n’en fut rien. En effet, la personnalité de Ravel n’avait rien de comparable avec le final grisant du mythique Boléro. Le scénario nous plonge dans le caractère atypique d’un homme d’une douceur infinie, à la fragilité latente. Et Raphaël Personnaz nous offre une composition très intéressante du musicien. Son physique fluet et son interprétation très sensible nous permet d’avoir une grande empathie pour cet homme hors du commun. L’excellente Doria Tillier incarne Misia Sert, la muse de l’artiste, avec une fraicheur et une énergie réjouissante. Jeanne Balibar interprète la danseuse Ida Rubinstein, destinataire de la célèbre composition, mais elle verse un peu trop dans la caricature. Au final, on en apprend beaucoup sur Ravel mais trop peu sur le Boléro pour être pleinement emballé par le film.R.M.