Adieu Monsieur Haffmanns

Adieu Monsieur Haffmann

France, F. Cavayé, 2022
Note : 3 / 5 – Pas Mal

Adaptation d’une pièce de théâtre à succès, le film de Fred Cavayé avait déjà fait parler de lui en 2020 lorsque les décors extérieurs étaient restés en place au cœur de Montmartre, pour le plus grand plaisir des passants. Le long-métrage arrive sur nos écrans un an après sa date de sortie initiale. Et le réalisateur a dû revoir ses ambitions à la baisse en termes de seconds rôles et de figurants dans le contexte de la pandémie. Cela sied finalement assez bien à cette histoire puisque son origine théâtrale initial en fait un huis-clos idéal. Proche scénaristiquement de films comme Un Sac de Bille ou Monsieur Batignole, l’efficacité de l’écriture théâtrale vient ajouter un rythme qui rend le film plaisant à suivre. Gilles Lellouche interprète le personnage central du récit. Il lui donne corps à merveille. Il sait modeler parfaitement son jeu pour rendre prégnantes toutes les ambivalences d’un homme ne sachant plus où aller. Quant à Daniel Auteuil, il est impeccable dans son interprétation de ce monsieur Haffmann. Il nous le propose particulièrement mutique, ne transmettant souvent ses sentiments qu’à travers ses réactions physiques. Sara Giraudeau, qui tient un rôle très important aussi, peine à convaincre au début, les aspirations de son personnage étant peu claires. Mais elle finit par prendre toute la place qu’elle mérite au fil du récit. L’épilogue est assez soudain. C’est décevant car la conclusion semble intervenir presque trop tôt, mais cela démontre aussi que le récit était terriblement efficace, la curiosité étant maximale concernant le devenir des personnages. Au final, le film s’avère tout à fait plaisant mais le fait qu’il soit une fiction (au cœur d’une époque n’en manquant tristement pas) empêche une adhésion totale à l’histoire.

R.M.