La Nuit du 12

La Nuit du 12

France, D. Moll, 2022
Note : 4 / 5 – Très Bien

Le nouveau long-métrage de Dominik Moll est un thriller pas comme les autres. D’abord parce qu’on nous annonce, dès le début, que le film va nous parler d’une affaire non résolue. On se demande alors ce que le scénario va pouvoir nous raconter pendant près de deux heures. Après la dure scène introductive de présentation du crime, le long-métrage narre donc l’enquête policière, comme le font chaque film du genre. Sauf que les potentiels coupables sont nombreux et indissociables. Le récit va alors se pencher sur les tourments du flic en charge de l’enquête. Mais il va surtout nous proposer une réflexion puissante sur les relations hommes-femmes dans notre société. C’est donc bien le thème du féminicide qui se trouve être le cœur du film, ce qui donne une ampleur toute particulière à ce thriller d’une intelligence rare. Bastien Bouillon incarne le premier rôle, ce chef de groupe de la police judiciaire tourmenté par cette affaire. Son interprétation nous laisse, au début, un peu dubitatif. En effet, il est peu expressif, semble froid et détaché. Mais son personnage s’étoffe au fil du récit, et on finit par être en symbiose avec ses émotions. Second rôle de choix, l’excellent Bouli Lanners, aide à briser sa carapace, pour mieux nous permettre de se projeter dans ses questionnements. Mais cette enquête n’est menée que par des hommes et ce n’est que vers le final que des femmes interviennent enfin dans l’enquête. Sans doute trop tard. La Nuit du 12 nous offre tout de même une réflexion brillante sur les féminicides et sur ceux chargés d’élucider ces crimes.

R.M.