L'Ombre de Staline

L’Ombre de Staline

GB/Pol, A. Holland, 2020
Note : 4 / 5 – Très Bien

La réalisatrice polonaise Agniezska Holland se saisit d’un de ces méfaits staliniens qui fut si longtemps caché de la mémoire des hommes. Pour cela elle a choisi de suivre le périple à peine croyable, dans l’Ukraine soviétique, d’un journaliste britannique qui, dans les années 30, a tout fait pour informer le monde du drame vécu par la population locale. La grande famine ukrainienne de 1933, aussi appelée Holodomor, est donc le cadre assez horrifiant du long-métrage et la plongée au cœur des campagnes martyrisées est juste parfaitement mis en image. Certaines séquences du film sont pour cela assez inoubliables. La réalisatrice parvient à rendre l’horreur palpable et l’ignominie des hommes transparaît à chaque plan. James Norton, qui incarne le journaliste gallois Gareth Jones, est de tous les plans. Comme il est très bon, cela ne pose évidemment aucun problème. Les seconds rôles ont bien du mal à exister hormis l’épatant Peter Sarsgaard. L’acteur américain incarne avec brio le correspondant du New York Times à Moscou dont la duplicité à l’égard du régime soviétique était plus que troublante. Les reconstitutions sont convaincantes, le rythme bien maîtrisé et le sujet évidemment passionnant. Cela fait de L’Ombre de Staline un film historique particulièrement agréable à visionner.

R.M.