Jojo Rabbit
USA, T. Waititi, 2020
Note : 4.5 / 5 – Excellent
L’adaptation du roman Le Ciel en Cage par Taika Waititi aurait pu passer relativement inaperçu si la cérémonie des Oscars et ses six nominations n’avait pas mis un gros coup de projecteur sur le long métrage. La bande-annonce ne laissait entrevoir qu’une comédie enfantine burlesque autour de l’éternelle thématique hitlérienne. Pourtant le film propose bien plus que cela. En effet, Jojo Rabbit est d’abord une comédie déjantée parodiant avec malice les idées délirantes du parti nazi. Puis, il offre une réflexion habile et intelligente autour de la question antisémite, vu au travers du prisme enfantin. Enfin, le long métrage offre de subtils moments d’émotion, mis en image avec finesse et grande justesse par un Taika Waititi terriblement inspiré. Dans sa mise en scène on retrouve des influences caractéristiques du cinéma de Wes Anderson, avec des plans très colorés, filmés dans des angles bien précis et où tout semble très réfléchi. C’est donc très agréable à regarder en plus d’être souvent drôle. Notamment par la prestation déjantée et hilarante d’Adolf par le réalisateur lui-même et par celle toute aussi pertinente de Sam Rockwell, qu’on a toujours plaisir à retrouver. Mais l’interprétation la plus remarquable reste celle du jeune Roman Griffin Davis, qui incarne le petit Jojo Rabbit avec une justesse assez incroyable pour son âge. Il est bon dans tous les registres, et nous embarque sans difficulté dans ses aventures. D’autres seconds rôles sont savoureux sans qu’on puisse les citer tous, de Scarlett Johansson au petit Archie Yates, qui incarne l’ami Yorki, drôlissime ! Un film délicieux et intelligent, pour petits et grands.
R.M.
Roman Griffin Davis?
Très souvent, le meilleur remède est de s’en passer.