Tout Simplement Noir

Tout Simplement Noir

France, J-P. Zadi & J. wax, 2020
Note : 1.5 / 5 – Mauvais

Succession de sketchs inégaux, le film de Jean-Pascal Zadi manque de fil conducteur et finit inévitablement par perdre et ennuyer le spectateur. Le personnage principal, qu’il incarne, ne sait d’ailleurs pas bien où il va. C’est évidemment voulu, et cette situation génère d’abord un sentiment d’une amusante absurdité. Mais cela ne fonctionne pas sur une heure et demie. Jean-Pascal Zadi essaie de jouer avec sa nonchalance naturelle mais c’est son manque de charisme qui prend le pas. On ne parvient jamais à s’attacher à la quête absurde du personnage. On se sent d’ailleurs soutenu par les différents intervenants du long-métrage qui, tous, confirment ce sentiment. Quelques séquences sont pourtant assez drôles, mais elles sont bien trop peu nombreuses en rapport à celles qui ne suscitent que gêne voire malaise. La saynète la plus réussie est de loin celle avec Félix Éboué et Lucien Jean-Baptiste, qui nous procure quelques minutes hilarantes. La séquence avec Ramzy, sa sœur, et Jonathan Cohen, est aussi plutôt sympa et bien écrite. De quoi laisser des regrets, d’autant plus que, sur le fond, il y avait pourtant de l’idée. En effet, la mise en exergue des contradictions des militants communautaires était un bon pitch. Mais le film patauge dans le non-sens et finit même, malheureusement, par valider la fake news qui voudrait que De Gaulle ait interdit aux tirailleurs sénégalais de défiler sur les Champs-Élysées en août 1944.

R.M.