Kompromat
France, J. Salle, 2022
Note : 3.5 / 5 – Bien
On n’attendait pas grand-chose du thriller proposé par Jérôme Salle (L’Odyssée) mais Kompromat s’avère être une bonne surprise. C’est, en effet, un polar politique bien ficelé, à la réalisation soignée et dont les interprètes sont plutôt convaincants. Ce n’est pas le meilleur rôle de Gilles Lellouche, et de loin, mais l’acteur incarne assez bien l’ambivalence d’un homme ordinaire à qui il arrive des mésaventures extraordinaires. L’actrice polonaise qui lui donne la réplique, Joanna Kulig, est épatante. Elle incarne à la perfection une indéchiffrable jeune femme russe pleine de courage et de contradictions. Mais ce qui donne tout le sel au film de Jérôme Salle c’est son opportuniste contexte de sortie. En effet, nous plonger en ce moment dans les traques des services spéciaux russes est plutôt une excellente idée pour un thriller. En tant que spectateur on se sent totalement impliqué dans le récit et les péripéties rencontrées par le héros nous parlent d’autant plus facilement. Le film a pourtant été tourné en 2020, mais il prend une plus forte résonnance encore en sortant aujourd’hui. Il n’y a que le final qui pêche un peu. Semblant un peu bâclé, c’est la partie la moins crédible du récit. Mais cela ne gâche pas, heureusement, le plaisir d’avoir visionné un thriller efficace qui pourrait devenir un classique.
R.M.
