La Ruse

La Ruse

GB, J. Madden, 2022
Note : 3.5 / 5 – Bien

Épisode méconnu de la seconde guerre mondiale, le débarquement en Sicile en 1943 a pourtant suscité une importante bataille de désinformation. C’est un fait marquant de cet évènement que traite John Madden dans son nouveau long-métrage : l’usage d’un cadavre portant une lettre localisant la future opération en Grèce et non en Sicile. Cette ruse, qui a atteint des sommets de sophistication, est un sujet idéal permettant au réalisateur de mêler le cinéma d’espionnage avec un film historique. Il s’en amuse d’ailleurs puisqu’il a intégré à son récit la présence opportune de Ian Fleming. Le futur auteur de la saga James bond intervient en fil rouge, et permet au réalisateur proposer plusieurs clins d’œil malicieux en lien avec le célèbre héros britannique et à ses talents d’espion. Le récit est passionnant, quoiqu’un peu bavard parfois, et s’avère complexe à souhait. Notamment lorsque l’intrigue est bien avancée et se déroule alors en Espagne où l’intrication des enjeux et des personnages atteint des sommets. Ne croyant peut-être pas assez à son sujet le réalisateur ajoute à son héros (remarquable Colin Firth) une intrigue amoureuse accessoire qui peine à convaincre. Visuellement, le film est plutôt inégal : des personnages un peu trop propres sur eux et quelques décors en carton-pâte, donnent un côté un peu trop factice à l’ensemble. Ce n’est pas suffisant malgré tout pour gâcher notre plaisir de découvrir avec cette incroyable histoire la naissance de l’espionnage moderne.

R.M.