Sans Filtre

Sans Filtre

Sue, R. Östlund, 2022CANNES_H80
Note : 2 / 5 – Pas Terrible

La Palme d’or du dernier festival de Cannes a une nouvelle fois été décernée, à la surprise générale, à Ruben Östlund. On retrouve pourtant dans Triangle of Sadness les mêmes ingrédients qui lui avaient déjà valu la récompense suprême en 2017 avec The Square. Le réalisateur suédois fait de l’épate bourgeois en multipliant les pseudo-irrévérences. Cela avait plutôt marché la première fois, mais à la seconde cela ennuie et navre plutôt qu’autre chose. Le long-métrage est découpé en trois parties. Passée la première particulièrement insipide, et heureusement assez courte, la longue séquence sur le navire de croisière réserve bien des surprises. Quelques-unes bonnes et beaucoup d’autres mauvaises. Le réalisateur au regard acide tape parfois juste mais tombe souvent dans la caricature. La longue séquence de mal de mer généralisé pourra faire rire quelques spectateurs mais en gênera nombre d’autres, surtout les émétophobes. La troisième partie du film, sorte de Koh-Lanta navrant, multiplie les sketchs improbables sans véritable liant. C’est d’ailleurs dans cette partie que l’on prend la mesure de la faiblesse du casting. Les acteurs ne réalisent pas des prestations inoubliables et certains sont même particulièrement dénués de charisme. Contrairement à son précédent film, aucune séquence inoubliable ne permet au long-métrage de rester en mémoire plus de quelques heures après son visionnage.

R.M.