Yves

Yves

France, B. Forgeard, 2019
Note : 2.5 / 5 – Moyen

Benoit Forgeard ose tout ! Et forcément tout n’est pas facile à faire avaler au spectateur tant le surréalisme succède sans cesse au surréalisme dans cette ubuesque histoire de réfrigérateur surdoué. Il y a pourtant une bonne idée de départ, en pensant aux assistants vocaux personnels à la mode en ce moment. Et on ne peut pas s’empêcher de penser au mythique film de Spike Jonze, Her, sorti en 2014 et devenu depuis un grand classique du film d’anticipation. Mais Benoit Forgeard va trop loin dans ses propositions scénaristiques. Même William Lebghil semble dépassé par les évènements et, malheureusement, ce dernier nous propose une prestation bien trop terne. Philippe Katerine, lui aussi très bon dans ses précédentes sorties, est ici un peu à côté de son sujet et ne parvient pas à transmettre sa folie douce habituelle. Heureusement, il reste l’épatante Doria Tillier, investie à fond dans son rôle dément, et qui semble beaucoup s’en amuser. Mais le film ne fonctionne guère : trop burlesque et souvent incohérent, ne jouant pas assez sur la veine science-fiction, Yves est un long-métrage qui n’a pas su exploiter son bon potentiel de départ et se vautre au final dans le pathos.

R.M.