Le Chant du Loup

Le Chant du Loup

France, A. Baudry, 2019
Note : 4 / 5 – Très Bien

Jusque là chasse gardée du cinéma américain, des producteurs français ont donc eu l’audace de se lancer dans l’aventure du film de sous-marin. Ils ont confié les clés de ce projet à Antonin Baudry, ancien diplomate et scénariste ayant connu le succès avec Quai d’Orsay. Difficile pourtant de ne pas se méfier au départ, en se demandant si notre cinéma national a les épaules pour réussir un long-métrage dans ce genre si particulier. Il faut dire que la sortie récente dans nos salles de Kursk, un autre film de sous-marin, lui moyennement réussi, montre que le challenge est ardu. En bon scénariste, Antonin Baudry nous captive d’entrée avec une séquence très réussie, nerveuse et haletante. Il installe ensuite une intrigue centrée sur le thème de la dissuasion nucléaire qui s’avérera passionnante dans sa description du respect des procédures et de la rigueur toute militaire des hommes qui mènent ces incroyables machines. La confrontation finale est vraiment inattendue, captivante, et parfaitement mise en scène. Entre temps, le réalisateur a confié à François Civil, la responsabilité de porter le très beau rôle de l’oreille d’or, cet expert en acoustique sous-marine, qui doit discerner tous les objets naviguant sur les eaux internationales. Un premier rôle surprenant au milieu des stars que sont Omar Sy, Reda Kated et Mathieu Kassovitz. Le jeune acteur s’avère pourtant totalement convaincant, bien plus encore que ses acolytes. Kassovitz est lui aussi très bon dans le rôle de l’amiral en chef, alors que Reda Kateb et Omar Sy peinent un peu plus à convaincre. Quelques faiblesses subsistes au milieu d’un scénario ambitieux, mais ne suffisent pas à nous faire bouder notre plaisir devant ce très bon long-métrage, qui redonne ses lettres de noblesse aux films de sous-marin.

R.M.