Le Sens de la Fête

Le Sens de la Fête

France, É. Toledano & O. Nakache, 2017
Note : 3.5 / 5 – Bien

C’est toujours avec plaisir qu’on retrouve le duo Toledano Nakache, cinéastes peu productifs mais réalisant des œuvres souvent marquantes. Pourtant, dans leur nouveau long-métrage, il est étonnant de se retrouver face à une première demi-heure terriblement poussive, avec bon nombre de bons mots qui tombent à plat. En effet, il faut seulement attendre que la soirée de mariage débute vraiment pour que la mayonnaise prenne. Il est vrai qu’il est nécessaire de présenter toute cette galerie de personnages, au demeurant fort nombreux, mais très inégaux dans leurs apports humoristiques. Les réalisateurs semblent vouloir équilibrer le partage des saillies comiques entre tous ces caractères alors qu’il aurait peut-être été bon d’en supprimer carrément certains du montage final. Ceux qui ont les personnages les mieux écrits et qui s’avèrent les plus drôles sont notamment Benjamin Laverne, Alban Ivanov et Gilles Lellouche. Dans le rôle-titre Jean-Pierre Bacri est vraiment bon, parfaitement crédible en ce chef d’entreprise à la dérive, même si son amourette n’apporte rien de plus au film. Là où on retrouve toute la spécifié du duo de réalisateurs c’est dans l’écriture subtile de leur scénario : des moments qui pouvaient sombrer dans le délire comique facile basculent plutôt vers de la comédie douce-amère et une réelle émotion. Comme pour leurs précédentes réalisations, Le Sens de la Fête dégage une énergie positive assez libératrice. On peut regretter le final trop bavard avec quelques scènes futiles, alors que le générique aurait dû être lancé sur cette séquence extatique de bœuf improvisé.

R.M.