Proxima

Proxima

France, A. Winocour, 2019
Note : 3.5 / 5 – Bien

Avec Proxima, Alice Winocour nous offre une variation originale sur la thématique de la conquête spatiale. Ni vraiment un drame, pas plus qu’un film d’action, le film est une plongée intimiste dans les conséquences humaines que peuvent avoir les engagements professionnels. Ceci vu à travers le prisme d’une jeune enfant ayant du mal à saisir, évidemment, les enjeux inhérents au monde des adultes. La réalisatrice nous offre donc le récit d’une relation fusionnelle entre une mère et sa fille, qui se trouve évidemment perturbée par l’engagement de la maman dans la conquête spatiale. A un second niveau, plus féministe celui-là, elle nous propose un aperçu, en quelques séquences, de la particularité d’être une femme astronaute et des efforts que cela demande pour convaincre dans un univers très masculinisé. Pour parvenir à rendre le scénario solide malgré le peu d’enjeux, Alice Winocour a su trouver en Alice Green et la toute jeune Zélie Boulant-Lemesle un duo qui fonctionne à merveille. L’alchimie entre les deux interprètes est parfaite et finit par délivrer par petites touches une belle et sensible émotion. La réalisatrice a pu avoir accès, et c’est une chance, à de nombreux sites des agences spatiales européennes et russes, ce qui donne un aspect très réaliste aux aventures spatiales d’Eva Green. Seul regret, les images captées par la réalisatrice sont souvent très sombres, et bien que cela soit peut-être voulu, cela obscurcit à l’excès le propos du film qui n’est, au final, pas si dramatique.

R.M.