Une Vie Cachée

Une Vie Cachée

USA, T. Malick, 2019CANNES_H80
Note : 3 / 5 – Pas Mal

Très attendu et annoncé depuis le dernier festival de Cannes, le retour à un style narratif plus traditionnel du grand réalisateur américain Terrence Malick était quelque peu survendu. En effet, comme dans The Tree of Life, les longues réflexions philosophiques, les interrogations nombreuses et les dialogues sans retours sont bien là. Pourtant le film dispose de solides atouts : les deux interprètes principaux, Auguste Diehl et Valérie Pachner, sont parfaits. Cette histoire de conviction absolue et ce jusqu’au-boutisme du héros est fascinante et prend aux tripes. La mise en scène de Terrence Malick est délicieuse, en tout cas au début. Mais malheureusement elle finit par lasser parce que le récit tourne en rond et s’étire inutilement en longueur. Le long-métrage amputé de trente à quarante-cinq minutes aurait gagné en force émotionnelle, étant donné l’inéluctable conclusion qui ne réservait guère de surprise. Un autre défaut auquel il est difficile de passer outre c’est évidemment la langue choisie par le réalisateur pour l’expression de ses personnages. En effet, il est ardu de ne pas être perturbé par ces autrichiens s’exprimant en anglais. Encore plus dérangeant est le choix fait de laisser des acteurs s’exprimer en allemand (sans sous-titrage) lorsqu’il s’agit de jurons, de vociférations ou de propos semblant bien péjoratifs. Pourtant le long-métrage nous interroge, nous torture dans nos convictions et nous offre au finale cette citation de George Eliot (dont est tiré le titre du film) qui nous reste longtemps en tête.

R.M.