Ready Player One

Ready Player One

USA, S. Spielberg, 2018
Note : 3 / 5 – Pas Mal

Le très attendu Ready Player One de Steven Spielberg ne manquera pas de ravir les geeks quadragénaires, ainsi que les plus jeunes plutôt amateurs, eux, de réalité virtuelle. Pour les autres, il faudra se satisfaire d’un divertissement de bonne tenue qui prend la forme d’une distrayante chasse au trésor. Après une introduction formelle du monde virtuelle de l’OASIS, une course poursuite époustouflante donne le ton : le rythme sera épileptique ! Les multiples références à la pop culture sont une des qualités du film mais aussi son point faible. Trop nombreuses et trop pointues, elles peuvent lasser voire agacer le spectateur qui n’en saisira qu’une infime part. Surtout que les références des années 80 pourront surtout être perçues par un public qui commence à prendre de l’âge. Mais elles raviront le regard vif et l’ouïe fine de ceux et celles chez qui elle susciteront un plaisir nostalgique. Il n’y a pas grand-chose à reprocher à l’esthétique grandiose du monde virtuel mis en image par Spielberg. Par contre, du côté de la « réalité », tout est laid et caricatural. Les décors y sont assez navrants, et ce qui s’y déroule n’est pas d’une grande crédibilité. Quant aux relations humaines elles sont réduites à peau de chagrin, avec des acteurs tous bien peu convaincants. Les avatars font d’ailleurs bien meilleure figure que leur pendant de chair et d’os. Heureusement, il y a Mark Rylance, vraiment à la hauteur lui, sur tous les plans. Avec Ready Player One, Steven Spielberg manque donc un peu son rendez-vous avec le public, en oubliant les spectateurs peu en phase avec la culture populaire des années 70-80 et avec celle, virtuelle, des années 2010-2020.

R.M.