Couleurs de l'Incendie

Couleurs de l’Incendie

France, C. Cornillac, 2022
Note : 3 / 5 – Pas Mal

La suite d’Au Revoir Là-Haut souffre forcément de la comparaison avec le bijou concocté par Albert Dupontel en 2018. Déjà parce que le second roman de la trilogie de Pierre Lemaitre est moins captivant que son premier opus, récompensé par le prix Goncourt. Et ensuite parce que Dupontel avait apposé sa patte d’auteur flamboyant au premier film. Clovis Cornillac a, malgré tout, eu le courage de s’atteler à la réalisation de ce projet périlleux. Celui-ci nous avait déjà proposé un long-métrage (C’est Magnifique) plutôt réussi et totalement à son image sorti cet été mais passé assez inaperçu. On le sent moins à l’aise dans l’adaptation d’un univers qui n’est pas à tout à fait le sien. En comparaison à Au Revoir Là-Haut, on trouve moins d’humour et de second degré dans le film de Clovis Cornillac, mais plus de sérieux et de gravité. Léa Drucker incarne le premier rôle avec justesse mais son interprétation manque un peu de nuances. On l’a vu plus inspirée dans ses précédentes sorties. Ici on a du mal à percevoir dans son jeu la bascule entre la première partie et la seconde où son désir de vengeance est trop peu palpable. Le rôle qu’incarne Fanny Ardant n’apporte également pas grand-chose au récit et son personnage aux contours flous finit par lasser. Le long-métrage est pourtant agréable à suivre et de nombreuses séquences sont sublimes, mises en scènes impeccablement. Quant à Benoit Poelvoorde, qu’on a toujours plaisir à retrouver, il est parfait comme d’habitude.

R.M.