Seul Sur Mars

Seul sur Mars

Précédé par les chefs d’œuvre Gravity (2013) et Interstellar (2014), Ridley Scott se trouve dans cette position bien délicate d’être comparé à ses prédécesseurs, respectivement Alfonso Cuaron et Christopher Nolan. Ce n’est donc pas une surprise de dire que son film est très éloigné du réalisme et de l’immersion de Gravity et de l’ambition scientifique et philosophique d’Interstellar. On n’est donc bien malheureux de constater que Ridley Scott nous propose avec Seul sur Mars une sorte de retour vers la trame scénaristique des blockbusters spatiaux des années 90, type Armageddon ; en moins caricatural bien sûr. Son film est donc un petit feuilleton sympa mais classique de type survivor avec son lot de péripéties et son gentil happy-end. Mais Ridley Scott, en brillant réalisateur qu’il est, et malgré la durée excessive de son film, arrive à accrocher le spectateur avec quelques bonnes idées. En effet, le film est sauvé de l’ennui par sa dimension écologique, ses décors martiens magnifiques, un petit peu d’humour et un héros fort attachant. Et c’est l’inévitable Matt Damon qui interprète parfaitement l’astronaute Mark Watney et qui est donc une nouvelle fois l’homme à sauver (Soldat Ryan, Interstellar). Jessica Chastain et les acteurs constituant le reste de l’équipage du vaisseau spatial s’en tirent aussi plutôt pas mal. Mais les autres seconds rôles, ceux des protagonistes qui se trouvent à la NASA sur Terre, interprètent des personnages excessivement caricaturaux. Le film ne s’avère pas très judicieux également sur le plan des choix musicaux et n’est pas très précis sur le plan scientifique. Bien que Seul sur Mars ne soit pas un film déplaisant, il nous apparait bien fade aujourd’hui et aurait sans doute été beaucoup mieux perçu il y a une dizaine d’années.

R.M.