Good Kill

Good Kill

USA, A. Niccol, 2015
Note : 3.5 / 5 – Bien

Le réalisateur néo-zélandais de Bienvenue à Gattaca, Andrew Niccol, propose un film qui traite d’une actualité brûlante et qui a eu des échos encore très récemment dans l’actualité. En effet, c’est un des tous premiers films à s’intéresser à cette guerre des drones menée par les États-Unis dans une relative discrétion depuis plusieurs années. Le point de vue choisi par le réalisateur est intéressant car l’intégralité du récit se déroule dans le désert du Nevada, à deux pas de l’exubérante Las Vegas. Il présente donc le contraste abyssale qu’il existe entre les territoires de guerre et le lieu où se situent les pilotes des drones. C’est donc le confort apporté par cette portabilité de la guerre qui est mis en exergue. La mise en scène subtile d’Andrew Niccol permet de comprendre petit à petit la perte de repères qui perturbe tant le personnage principal du film, ce commandant, ex-pilote, interprété par Ethan Hawke. Celui-ci en vient, malgré lui, à regretter de ne pas piloter, concrètement, un avion sur le terrain. Les tourments du pilote de drone, ce sujet passionnant, est un peu alourdi par le thème déjà-vu du couple de militaire qui bat de l’aile. Le scénario tient à dénoncer également les dérives des services de sécurité américains dans le choix des cibles et l’immoralité de certaines frappes. Ethan Hawke, en personnage un peu froid, interprète ce commandant de manière très sobre, quasi militaire, mais de manière plutôt convaincante. January Jones, quant à elle, est très à l’aise dans ce rôle pas si facile de femme en mode desperate housewives. Par contre, le reste du casting est très moyen, avec des personnages souvent très caricaturaux. Good Kill est donc un film imparfait mais au scénario plus malin qu’il n’en a l’air au premier abord, et bien loin d’être complaisant avec la politique américaine actuelle.

R.M.