Cuban Network

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Fr/Esp, O. Assayas, 2020
Note : 2 / 5 – Pas Terrible

Olivier Assayas s’empare du sujet de la lutte anti-impérialiste des dirigeants cubains et nous parle de ces hommes qui fuyaient le régime pour mieux le combattre depuis la Floride. Il montre aussi ceux qui choisissaient le camp du double jeu pour infiltrer les mouvements anti-castristes aux États-Unis. Ce double angle aurait pu être passionnant si le réalisateur n’avait pas, au final, cédé à la facilité en choisissant son camp, transformant son long métrage en œuvre totalement manichéenne. Son point de vue est d’ailleurs hautement contestable, d’autant plus qu’il intègre à son film de réels extraits de discours des hommes politiques concernés par la confrontation idéologique. Il fait donc de son long métrage un pamphlet politique assez déconcertant. Malgré tout, le point de vue pourra complaire, sans nul doute, à certains spectateurs. Mais là n’est pas le plus décevant. En effet, les prestations affligeantes, dignes d’acteurs de telenovelas, des deux interprètes principaux, Edgar Ramirez et Wagner Moura, sont à ranger dans les pires prestations vues ces derniers temps au cinéma. Inexpressifs au possible, caricaturaux et peu investis dans leurs personnages, ils sabotent le travail remarquable des deux actrices qui leur donnent la réplique. En effet, Penélope Cruz et dans une moindre mesure Ana de Armas sont elles vraiment à la hauteur des femmes qu’elles incarnent. Surtout d’ailleurs l’actrice espagnole, parfaite comme toujours, dans ce beau rôle de mère de famille tiraillée par des sentiments contraires. La mise en scène sans relief est heureusement compensée par un rythme soutenu qui ne rend pas le film totalement désagréable mais le rendez-vous avec la question cubaine est raté.

R.M.