I Feel Good

I Feel Good

France, B. Delépine & G. Kervern, 2018
Note : 3.5 / 5 – Bien

Gustave Kervern et Benoît Delépine nous avaient déjà proposé un film excessivement original et terriblement réussi, avec Saint Amour, sorti en 2016. Leur attachement à la description des travers humains et leur humour si particulier né de leur époque Groland, est encore la thématique centrale de leur nouveau long-métrage. Et comme pour leur précédent film, ils ont réussi à convaincre une pointure du cinéma français à les rejoindre dans leur nouveau projet. Jean Dujardin, puisqu’il s’agit de lui, n’est jamais aussi bon que lorsqu’il interprète ce genre de personnage, un peu pathétique malgré lui. Il parvient dans son jeu à rester avec maestria à la frontière entre le caractère infiniment triste du personnage et sa propension à être en même temps extrêmement drôle. La prestation de Jean Dujardin dans ce I Feel Good est donc un régal de tous les instants. Et puis il y a cette idée géniale de confronter un homme qui ne rêve que de son ascension sociale par l’argent, au sein d’une communauté Emmaüs, qui n’a elle pour principe que l’entraide dans un contexte de grande paupérisation. Cette rencontre étonnante est la source de dialogues vraiment corrosifs qui mettent le système économique capitaliste face à la réalité du terrain et des petites gens. Et même si le final est de plus en plus barré et peut laisser perplexe, on sent toujours le regard très tendre que les réalisateurs ont sur leurs personnages, et ce second degré omniprésent rend le film drôle jusqu’au bout. De la comédie sensible et atypique !

R.M.