Jusqu'à la Garde

Jusqu’à la Garde

France, X. Legrand, 2018
Note : 4 / 5 – Très Bien

Non mais quel final ! La séquence qui clôt le film restera un des temps forts de l’année 2018 sur grand écran. Reparti de la Mostra de Venise avec le Lion d’Argent, Jusqu’à la Garde est un long-métrage captivant de bout en bout. Dans ce film où des parents se déchirent pour avoir la garde de leurs enfants, le pitch, pas plus que la scène très réaliste du début, ne révèlent quoi que ce soit sur les différentes personnalités au cœur de ce triste combat. Le réalisateur, Xavier Legrand, nous laisse volontairement dans un flou permanent sur les réelles intentions du père, de la mère et pourquoi pas même des enfants. Pendant tout le film, il nous distille judicieusement des petites pistes pour nous permettre de se rapprocher de la vérité. Mais on peut tout aussi bien faire fausse route et prêter les meilleures intentions à la mauvaise personne et inversement. Il faut vraiment attendre les dix dernières minutes pour être fixé, à coup sûr, sur les personnalités et les velléités de chacun, lors d’une séquence d’une intensité absolument remarquable, qui cloue au siège par sa violence brute. C’est ce suspens et ces faux-semblants, parfaitement mis en scène, qui forment le gros atout du premier long-métrage de Xavier Legrand. Mais il y a aussi ce casting formidable, marqué par les prestations majuscules de Léa Drucker, Denis Ménochet et du tout jeune et épatant Thomas Gioria. Le final est une dinguerie mais surtout sur la forme plus que sur le fond. En effet, on aurait pu s’attendre à quelque chose de plus surprenant, et que le mauvais rôle ne soit pas forcément dévolu à l’attendu.

R.M.