Three Billboards

Three Billboards

USA/GB, M. McDonagh, 2018
Note : 4 / 5 – Très Bien

S’il y a bien un film qu’il faut voir en ce moment, c’est bien celui-là. Et pas seulement parce qu’il rafle tous les prix dans les cérémonies de récompenses américaines. C’est surtout sa grande originalité, son scénario transgenre et ses excellents interprètes qui en font un long-métrage incomparable. Et quel bonheur de retrouver Sam Rockwell dans un grand rôle ! L’acteur qui avait réalisé une prestation inoubliable dans La Ligne Verte, il y a bientôt vingt ans, nous propose une composition hallucinante d’un flic abruti et raciste qui bascule vers tout autre chose au cours du récit. Dans l’excellent casting du film on trouve également Woody Harrelson, lui aussi très convaincant, en policier à bout de souffle. Mais la vraie star du long-métrage c’est évidemment Frances McDormand. L’actrice américaine de soixante ans surperforme dans le rôle ardu de cette femme au bord de la crise de nerf prêt à renverser des montagnes pour identifier l’assassin de sa fille. Le réalisateur britannique Martin McDonagh réussit un coup de maître avec ce film dont le pitch ou la bande-annonce avaient bien du mal à révéler la vraie nature. En effet son scénario qui prend tout l’air, au début, d’un drame traditionnel, s’amuse à perdre le spectateur dans des directions opposées et surprenantes. Des séquences violemment extrémistes s’entremêlent avec d’autres d’humour noir piquantes et des moments dramatiques émouvants. Il multiplie les fausses pistes avec brio pour mieux ménager son suspens. Avec ses interprètes brillants et son récit à tiroirs Martin McDonagh fait de Three Billboards un film savoureux qu’on aura plaisir à revoir.

R.M.