The Shape of Water

The Shape of Water

USA, G. del Toro, 2018
Note : 3.5 / 5 – Bien

Le film de Guillermo del Toro débute par une plongée enthousiasmante dans son univers coloré chatoyant et par la découverte de sa galerie d’atypiques personnages. Cette introduction peut facilement rappeler l’univers de Jean-Pierre Jeunet, et on peut même faire un parallèle avec Amélie Poulain dans la description d’un personnage féminin pour le moins original. La magnifique partition d’Alexandre Desplat ajoute à l’ensemble une sorte de french touch plutôt agréable. Et les deux heures du film passent à toute allure, peut-être même trop vite. En effet, il y a dans la construction du récit comme un problème dans la mise en place de l’intrigue. La découverte du monstre et l’attachement entre les deux êtres se fait trop rapidement, ce qui n’aide pas vraiment à rentrer dans l’histoire et surtout à vraiment y croire. S’ensuit de beaux moments de grâce malheureusement parsemés au cœur d’un scénario un peu confus qui vire au thriller simpliste, alors qu’il y avait matière à raconter quelque chose de vraiment plus subtil. Michael Shannon qui interprète le méchant de l’histoire, un homme au caractère diabolique, est vraiment parfait au début. Mais l’écriture de son personnage ne tient pas la longueur, et le fait un peu basculer dans l’absurde vers la fin. Quant à Sally Hawkins, elle réalise une belle prestation, mais manque un peu de cette folie douce qui aurait rendu son personnage, pourtant bien écrit, encore plus attachant. Malgré ces quelques réserves The Shape of Water reste un conte fantastique de bonne facture largement magnifié par son ambiance, ses décors et sa musique.

R.M.