USA, W. Anderson, 2021
Note : 4 / 5 – Très Bien
Retrouver Wes Anderson derrière la caméra est un vrai plaisir de cinéphile. Ses plans fixes, son usage du format quatre tiers, ses couleurs chatoyantes, ses cadres truffés de plans miniatures et son côté parfois cartoonesque rendent la filmographie du réalisateur américain inoubliable. Son précédent long-métrage, l’Ile aux Chiens, sans acteurs en chair et en os, était un poil déroutant, mais dans The French Dispatch il retrouve une large distribution comme dans The Grand Budapest Hôtel, son dernier grand succès. Le découpage du film en trois parties bien distinctes peut dérouter mais, à l’inverse, cela peut aussi augmenter le plaisir par trois, avec ce sentiment d’avoir trois films pour le prix d’un. Ces différentes séquences plairont plus ou moins selon les gouts de chacun mais on regrettera un peu l’usage du noir et blanc. Connaissant l’art du réalisateur à composer des plans colorés d’une grande beauté, c’est un peu dommage. Dans la seconde séquence, globalement un peu plus faible, on regrettera aussi le moment où le réalisateur oublie un instant sa caméra fixe pour filmer ses acteurs de manière plus traditionnelle. Les trois récits sont parfois vraiment drôles, prêtent surtout souvent à sourire, et présentent des situations ubuesques, qui n’ont pu être imaginées que par la folie douce de Wes Anderson. Tout ça pour le plus grand plaisir du spectateur. Dans la troisième et dernière partie, l’usage de l’animé pour une séquence de course poursuite échevelée offre un moment assez divin. En clair, c’est un régal, bien qu’on soit plutôt en présence d’un film à sketches que d’un récit linéaire.
R.M.
Un moments un cinéma devient un symbole contre un homme