Suprêmes

Suprêmes

France, A. Estrougo, 2021
Note : 3.5 / 5 – Bien

Suprêmes suit le parcours de JoeyStarr et de Kool Shen de la naissance du groupe NTM au milieu des années 80 jusqu’à la sortie de leur premier album Authentik. Plus précisément jusqu’à leur premier Zénith de Paris concluant leur tournée originelle. Le scénario occulte donc volontairement les albums ayant connus le plus de succès, notamment Suprême NTM, sorti en 1998. On aurait préféré avoir l’épilogue du long-métrage à cette date, au moment de la sortie du disque mythique. C’est d’autant plus dommage que le film se nomme Suprêmes ! Sur le plan musical on peut donc regretter l’absence des morceaux les plus célèbres du groupe. Sur cet aspect, le film est plutôt réservé aux fans hardcore d’NTM, présents dès les débuts. Le récit se concentre surtout sur la personnalité de JoeyStarr, dans lequel la réalisatrice a évidemment vu beaucoup plus d’aspérités et donc de choses à raconter. Théo Christine l’incarne à la perfection. Et on peut en dire autant de Sandor Funtek en Kool Shen, mais dans un rôle moins riche. La réalisation est impeccable à tous les niveaux et les dialogues, percutants, permettent aux acteurs, bien dirigés, d’exceller. La réalisatrice ne tombe pas dans l’écueil de politiser à excès son récit, collant au plus près à l’état d’esprit du groupe à l’époque. Le long-métrage ronronne quand même un peu trop lors de la première tournée, surtout qu’on aurait préféré une conclusion en 1998 plutôt qu’en 1992.

R.M.