Snowden

Snowden

USA, O. Stone, 2016
Note : 3.5 / 5 – Bien

On avait pu découvrir, dans les salles, en 2015, le documentaire Citizenfour, auréolé de son Oscar du meilleur documentaire. On y assistait à l’incroyable rencontre entre la documentariste Laura Poitras et Edward Snowden, ce jeune informaticien américain qui avait d’importantes révélations à faire. Là où le documentaire, passionnant, nous montrait le moment clé de la révélation et ses conséquences, le film d’Oliver Stone cherche à nous faire voir quel fut le cheminement intellectuel qui a conduit Snowden à devenir un des plus célèbres lanceurs d’alerte du monde. On y découvre que le jeune analyste a fait son travail consciencieusement et sans remords pendant de nombreuses années. Mais que, de fil en aiguille, l’espionnage massif des services américains lui a fait prendre conscience de la fragilité des libertés individuelles, dont les siennes et celles de sa famille. Le film est instructif, bien construit, intéressant, mais n’arrive pas à atteindre la force et l’impact du documentaire Citizenfour, même s’il en est un bon complément. Et Joseph Gordon-Levitt n’a pas le charisme si particulier du vrai Edward Snowden. Oliver Stone s’en rend d’ailleurs bien compte dans une scène finale où il rend à Snowden son vrai visage. Quant à Shailene Woodley, elle est vraiment parfaite dans ce rôle pas facile de fiancée à laquelle on ne peut rien révéler. Le film s’intéresse à tout ce que Snowden a toujours voulu, justement, que l’on ne s’intéresse pas, c’est-à-dire sa vie, son parcours, sa famille. Et c’est pourtant évidemment ce qui attise la curiosité du spectateur, mieux connaitre l’homme qui a eu le courage de se mettre à dos les plus puissantes organisations. Alors le long-métrage d’Oliver Stone navigue un peu entre deux eaux, à la fois sous la forme d’un portrait-biopic de l’homme Snowden, et sous la forme d’une dénonciation du système d’espionnage massif mis en place par l’administration américaine.

R.M.