Pupille

Pupille

France, J. Herry, 2018
Note : 4 / 5 – Très Bien

Jeanne Herry nous offre, avec Pupille, un des films français les plus réussi de cette fin d’année 2018. Et qui sera sans nul doute cité à plusieurs reprises lors de l’annonce des nominations aux prochains César. Le long-métrage de la jeune réalisatrice est, en premier lieu, très abouti parce qu’il s’avère assez passionnant pour comprendre le fonctionnement de l’adoption en France. La protection de l’enfance dans notre pays est certes présentée de façon très documentaire, mais la réalisatrice parvient à rendre ces moments toujours assez captivants. Principalement parce que les actrices qui incarnent les seconds rôles, comme Olivia Côte ou Miou-Miou, réalisent des prestations criantes de vérité. Pupille est aussi une réussite parce que le film parvient à n’être jamais larmoyant, alors que le sujet, hautement sensible, pouvait facilement faire basculer le récit dans le lacrymal à l’excès. Dans son scénario, Jeanne Herry parvient à briser le côté pesant de l’attente de l’enfant, par de petites touches d’humour bien distillées et surtout par le talent de deux de ses comédiens principaux, à savoir la fantasque Sandrine Kiberlain et l’épatant Gilles Lellouche. Ce dernier, quasiment le seul homme au casting, s’en tire une nouvelle fois avec les honneurs. Mais la prestation la plus savoureuse du long-métrage reste celle d’Élodie Bouchez. Peu vue ces derniers temps sur nos écrans, elle trouve dans Pupille un rôle à son image, sensible et plein de charme, que son talent porte très haut. Pupille est donc un film sensible et délicieusement éclairant sur le difficile parcours de l’adoption.

R.M.