Premier Contact

Premier Contact

USA, D. Villeneuve, 2016
Note : 4.5 / 5 – Excellent

Voici donc la claque science-fiction de cette fin d’année cinéma. Depuis le film Contact de Robert Zemeckis, on n’avait pas eu le bonheur de visionner un tel long-métrage sur la rencontre extra-terrestre. Loin des films caricaturaux, où les visiteurs sont forcément hostiles et dans lesquelles les explosions et les effets spéciaux sont légion, il y a, dans le film de Denis Villeneuve, de la profondeur, de la réflexion et de la subtilité. C’est avec cette simplicité retrouvée, une mise en scène épurée et une lumière diaphane tirant vers les gris que le réalisateur nous captive de bout en bout, distillant petit à petit ses effets et de multiples pistes de compréhensions. Et ce n’est pourtant que son premier film de science-fiction, lui qui doit réaliser le très attendu Blade Runner, sur les écrans en 2017. Le scénario, formidable, est adapté d’une nouvelle de Ted Chiang. Le récit s’intéresse essentiellement au langage extra-terrestre et aux difficultés de communication que peuvent rencontrer deux civilisations n’ayant aucuns repères communs. Amy Adams interprète la linguiste Louise Banks et, à l’instar de Jodie Foster dans Contact, est totalement habitée par ce personnage si énigmatique qui renferme un secret totalement inattendu. Elle livre une nouvelle prestation d’ampleur, elle qui se fait trop rare sur grand écran. Quant à Jeremy Renner, peu à l’aise dans ce rôle de faire-valoir, il s’efface derrière l’héroïne. Le compositeur islandais Jóhann Jóhannsson, déjà remarqué pour Une Merveilleuse Histoire du Temps, compose une partition grandiose, onirique et envoûtante. Denis Villeneuve est décidément un réalisateur à suivre, lui qui prouve, avec premier Contact, qu’il y a encore de la place pour de la bonne science-fiction au cinéma.

R.M.