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France, A. Marciano, 2020
Note : 3.5 / 5 – Bien

Avec Les Gamins sorti en 2013, Anthony Marciano nous avait laissé sur une bonne impression. Il retrouve pour ce nouveau film son acolyte Max Boublil avec lequel ils ont co-écrit le scénario. Mais avant tout, c’est le tour de force visuel réussi par le réalisateur qui est épatant. En effet, on a déjà vu le désormais fameux style found footage ces dernières années au cinéma. Mais, le talent de Marciano réside dans le fait qu’il parvienne à le conserver de bout en bout, là ou d’autres longs métrages, plus paresseux, étaient rapidement retournés à la caméra objective. Pourtant, les premières minutes peuvent laisser dubitative, car en plus du type de prise de vue choisi, le film adopte également le format et la qualité des images de l’époque. Mais, très vite, on s’habitue à l’exercice de style, à ce montage très nerveux, et on se prend au jeu à observer les évolutions dans la façon de filmer sur trois décennies. De Blink 182 à Jamiroquaï, en passant par Oasis ou Haddaway, le long métrage est aussi un régal pour les oreilles nostalgiques de ces époques. On a plaisir à retrouver Alain Chabat et Noémie Lvovsky dans des rôles secondaires. Mais c’est surtout Alice Isaaz qui nous propose une nouvelle très belle prestation, d’autant plus qu’elle est la plus présente à l’écran, incarnant son personnage sur une période couvrant près de vingt ans. Max Boubil, de son côté, est évidemment à l’aise dans la comédie, mais moins convaincant dans le registre dramatique. Et cet écueil, avec un final sans grande surprise, empêche quelque peu le film d’atteindre son but, à savoir frapper au cœur les désormais grands enfants de la génération Y. Mais bien tenté !

R.M.