Patients

Patients

France, Grand Corps Malade & M. Idir, 2017
Note : 3.5 / 5 – Bien

Grand Corps Malade a donc choisi d’adapter lui-même son roman autobiographique avec l’aide, sans doute précieuse, de Mehdi Idir. Le long-métrage nous raconte l’année que le slameur a passé dans un centre de réadaptation suite à un bête accident de piscine. Il avait alors 19 ans et cette mauvaise chute l’avait laissé tétraplégique incomplet. Il n’est pas facile de trouver des reproches à faire à un film qui s’avère être une excellente surprise car il est plutôt bien réalisé et fait preuve d’une belle justesse de ton. Malgré tout, le scénario s’apparente parfois trop à une compilation d’anecdotes sur des patients atypique et des soignants un peu particuliers. Cette absence de fil conducteur dans le récit se traduit, au bout d’un moment, par des longueurs, et le sentiment que le film tourne en rond. Mais cela parvient aussi à renforcer l’impression de vase clos, voire de prison, qui règne au sein du centre de rééducation, duquel la caméra ne sort jamais. Dans cet espace restreint les deux coréalisateurs ont trouvé de belles idées de mise en scène pour présenter le temps qui passe, avec notamment de beaux fondus en accéléré. Les deux acteurs qui crèvent l’écran sont Pablo Pauly et Soufiane Guerrab. Ces deux-là sont désarmants d’authenticité et tout sonne vrai dans leurs interprétations. Le premier cité mériterait d’être cité pour le César du meilleur espoir masculin. Côté musique on pouvait s’attendre à mieux de la part de Grand Corps Malade. Le thème musical principal du film est un peu trop récurrent et on peut regretter que la naissance de sa vocation de slameur n’ait pas été abordée. Patients est donc un joli film qui aborde le thème du handicap avec beaucoup de sincérité, de sensibilité, avec l’espoir toujours présent en fil rouge.

R.M.