Nous Trois ou Rien

Nous Trois ou Rien

France, Kheiron, 2015
Note : 2.5 / 5 – Moyen

Kheiron c’est cet humoriste d’origine iranienne que l’on a découvert il y a quelques années dans la mini-série Bref. Dans son tout premier film en tant que réalisateur, il choisit de nous raconter l’histoire de sa famille, et plus précisément celle de ses parents. Il nous parle de la lutte politique de son père, puis de la fuite de la famille et leur asile en France. Son film se divise en deux : dans une première partie qui se déroule en Iran, il nous présente une vingtaine d’années durant lesquelles son père a tenté de lutter en vain contre des régimes politiques totalitaires. Dans la seconde partie, la famille a trouvé asile en France, en Seine-Saint-Denis, dans une banlieue multicommunautaire qui fait face à tous les problèmes de notre époque. Dans la partie iranienne du film, Kheiron traite de problèmes graves avec humour et subtilité. Quelques vannes tombent cependant parfois à plat mais c’est globalement original, drôle et parfois émouvant. La présence de Gérard Darmon au casting, dans le rôle du grand-père, est un délice. Ensuite, une fois la famille iranienne arrivée en France, le scénario n’arrive plus à accrocher le spectateur parce que la thématique banlieue a souvent déjà été traitée sous cet angle. Et puis surtout, on ne parle plus beaucoup, tout d’un coup, de l’Iran. Même si on n’a aucun doute sur l’exceptionnel investissement de sa famille dans la vie locale, leur portrait trop parfait, n’est guère captivant sur le plan cinématographique. La deuxième partie du film est donc plutôt ratée malgré tout le mal que se donne Kheiron. Ce dernier, omniprésent en tant qu’acteur, n’est d’ailleurs pas toujours à la hauteur de son acolyte, Leila Bekhti, toujours parfaite. Elle est d’ailleurs formidable lors une scène dans laquelle elle est au téléphone avec son père, interprété par Darmon. La bande sonore du film est très agréable, grâce à cette jolie musique de culture persane. Kheiron signe donc un premier film encourageant dont seule la première moitié est réussie.

R.M.