Notre-Dame Brûle

Notre-Dame Brûle

France, J.-J. Annaud, 2022
Note : 2.5 / 5 – Moyen

Avec ce projet étonnant Jean-Jacques Annaud nous propose, une fois encore, un film inclassable, sorte de synthèse entre les formats de la fiction traditionnelle, du documentaire ou du docu-fiction. L’atout premier du long-métrage est la qualité des reconstitutions. En effet, le réalisateur fait peu usage d’effets spéciaux numériques ou parvient à les rendre parfaitement invisibles à l’écran. Mais il s’est facilité la tâche en utilisant de nombreuses prises de vues réelles de l’évènement. L’intégration récurrente de ces images donne un côté un peu bas de gamme au long-métrage avec des discontinuités peu gracieuses dans la qualité des images. Les restitutions des actions des pompiers sont, par contre, très convaincantes. La force et la violence de l’incendie est parfaitement rendue à l’écran. Tout cela donne un côté plutôt réaliste à la seconde partie du film. Pas grand-chose à dire de la performance du casting, particulièrement faible. Avec des dialogues récités très scolairement, on est là proche de la qualité d’un téléfilm. Mais là où le long-métrage est presque le plus déroutant, c’est dans l’intégration de séquences de comédie au milieu du désastre. En effet, l’improvisation et l’amateurisme semble avoir bien existé lors de l’intervention, et le réalisateur ne se fait pas prier pour le montrer sous l’angle de l’humour. Mais cela enlève au spectateur tout sentiment d’inquiétude ou d’incertitude, déjà bien galvaudé par notre connaissance de l’épilogue, vis-à-vis du risque encouru par la perte potentielle de la cathédrale et de ses trésors.

R.M.