Moonlight

Moonlight

USA, B. Jenkins, 2017
Note : 2.5 / 5 – Moyen

Pendant trop longtemps le film de Barry Jenkins ne dit rien de ses intentions et perd donc facilement le spectateur. On y suit un jeune garçon timide qui fait face à des problèmes scolaires et familiaux. Rien de bien original donc sous le soleil floridien. Le choix fait par le réalisateur de cacher au maximum son sujet, à savoir les problèmes de différenciation liée à la sexualité dans un milieu difficile, n’apporte pas grand-chose au récit. Ce mystère qui entoure le personnage du jeune Chiron est rendu encore plus opaque par le choix qui a été fait de découper le long-métrage en trois parties, dans lesquels trois acteurs bien différents incarnent le garçon. Cela ne nous laisse pas le temps d’avoir de l’empathie pour le personnage, et on a même l’impression d’avoir à faire à une tout autre personne tant les transformations physiques sont importantes. Il y a sans doute une partie et donc un acteur de trop. Mais s’il y a bien une constante dans ce triptyque c’est le mutisme du jeune héros. Proposer un personnage qui est aussi peu affable, pourquoi pas, cela s’est déjà vu. Mais dans ce cas-là il faut pouvoir compter sur d’excellents acteurs qui ont le talent nécessaire pour exprimer des choses autrement que par la parole. Et sur les trois comédiens qui interprètent le rôle principal, seul le deuxième (Ashton Sanders), dans la partie adolescente du récit, s’en tire plutôt pas mal. L’enfant de la première partie et le jeune adulte de la troisième ne dégagent pas grand-chose et laissent de marbre. Heureusement les seconds rôles font bien meilleure impression, notamment les personnages féminins interprétés par Naomie Harris et Janelle Monae. Le final, baigné d’une belle atmosphère, est plutôt touchant et conclut le film de belle manière.

R.M.