Mon Crime

Mon Crime

France, F. Ozon, 2023
Note : 4 / 5 – Très Bien

Vingt ans après 8 Femmes, François Ozon renoue avec ce genre qui avait fait son succès, à savoir une comédie au style très théâtral porté par de nombreux interprètes. Son casting très riche (Huppert, Luchini, Boon, Dussollier) s’appuie pourtant sur les épaules d’un duo de jeunes actrices encore peu connues, mais pleines de talent et donc d’avenir : Rebecca Marder et Nadia Tereszkiewicz. Toutes deux sont d’ailleurs nommées cette année pour le César du meilleur espoir féminin (pour deux autres films). François Ozon a donc eu du nez en faisant appel à ces brillantes interprètes. Elles s’avèrent drôlement espiègles et s’adaptent parfaitement au rythme atypique du récit concocté par le réalisateur. On est pourtant surpris au début par le phrasé théâtral adopté par les actrices, n’ayant plus l’habitude de voir ce genre de dialogues au cinéma ces dernières années. Très vite, on s’adapte et on apprécie. Là où François Ozon y va un peu fort, c’est quand il fait adopter à Dany Boon un accent des plus inattendus ! C’est perturbant et cela s’avère assez peu utile au récit. Par contre, en seconds rôles, Fabrice Luchini et Isabelle Huppert sont particulièrement convaincants. Surtout cette dernière qui excelle dans un rôle totalement excentrique, qui prouve que son talent s’adapte si bien à la comédie, et surtout au cinéma de Ozon. La thématique féministe est traitée avec un anachronisme surprenant mais avec une jolie ironie. Au final, le long-métrage s’avère très agréable à suivre avec son beau casting, son scénario malicieux et son style inimitable !

R.M.