Miss

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France, R. Alves, 2020
Note : 4 / 5 – Très Bien

On l’a attendu le nouveau film de Ruben Alves ! Depuis sa présentation au festival de comédie de l’Alpe d’Huez en janvier 2020, le long-métrage suscitait une très belle attente et bruissait de commentaires forts élogieux. Sa sortie reportée deux fois, il a juste eu le temps de paraître en salles avant le second confinement. Et le résultat va au-delà des attentes ! C’est tout simplement l’un des meilleurs films français de l’année. Il y avait pourtant dans le scénario deux thématiques difficiles à porter à l’écran : celui des miss, qui peut vite tourner à la raillerie et à la critique facile. Et celui des individus transgenres, sujet évidemment sensible et rarement traité au cinéma. Ruben Alves et ses co-scénaristes s’en tirent à merveille. Le récit ne verse jamais dans la caricature, présentant ses personnages tels qu’ils sont, avec un regard très tendre sur chacun d’eux. Plusieurs seconds rôles crèvent l’écran. D’abord Isabelle Nanty, poignante en maman de substitution un peu dépassée par les évènements. Puis Pascale Arbillot, parfaite en directrice du comité Miss France, dure et humaine à la fois, dans un très beau rôle. Et enfin Thibault de Montalembert, réalisant une interprétation assez stupéfiante d’une vieille prostituée du bois de Boulogne, personnage au combien marquant et attachant. Cette belle galerie de personnages secondaires ne serait rien sans la prestation formidable d’Alexandre Wetter, la révélation su long-métrage, crédible de bout en bout et terriblement talentueux. Ajouter à cela une bande originale d’excellente facture, le film de Ruben Alves est le rayon de soleil du cinéma français de cette fin d’année 2020.

R.M.