Mauvaises Herbes

Mauvaises Herbes

France, Kheiron, 2018
Note : 4 / 5 – Très Bien

Avec Nous Trois ou Rien Kheiron avait réalisé en 2015 un premier film plein de défauts de jeunesses, mais dégageant une énergie et une sincérité communicative. Cela donnait donc une certaine envie de découvrir son nouveau long-métrage. Et c’est peu dire que Mauvaises Herbes est une franche réussite. En quittant l’aspect trop autobiographique de son premier film, en améliorant son écriture et en parvenant à embarquer avec lui deux pointures du cinéma français, il parvient à nous offrir un très beau film. Le seul défaut identifiable dans ses Mauvaises Herbes, est peut-être le trop grand nombre de thématiques qu’il a souhaité aborder (la pédophilie, les flics corrompus, les problèmes d’intégration, les agressions sexuelles, …). Il aurait largement pu en garder pour ses prochaines réalisations. Mais c’est un détail en rapport aux nombreuses qualités de son nouveau long-métrage. Il y a tout d’abord ces très beaux flashbacks, qui s’imbriquent parfaitement dans le récit. La mise en scène y est très soignée, les images magnifiques et on y retrouve un très jeune acteur émouvant au possible. Ils viennent parfaitement illustrer l’histoire contemporaine pour expliquer l’origine des engagements du jeune éducateur incarné par Kheiron. Il y a aussi la présence délicieuse d’André Dussollier et de Catherine Deneuve, tous deux vraiment convaincants dans leurs rôles. Kheiron, n’a pas les qualités d’acteur de ces deux grands du cinéma français, mais son énergie communicative et son humour emportent tout. Les jeunes acteurs ont été également parfaitement choisis, car on ne doute pas un seul instant de leurs histoires respectives. Le final offre une très jolie pirouette scénaristique, assez inattendue, et qui ajoute donc une touche de qualité supplémentaire à ce film charmant, véritable concentré de bienveillance.

R.M.