Le Musée des Merveilles

Le Musée des Merveilles

USA, T. Haynes, 2017CANNES_H80
Note : 3.5 / 5 – Bien

Il y a pas mal de bonnes raisons de s’intéresser à ce Musée des Merveilles. Parce que le précédent film de Todd Haynes, Carol, était une œuvre superbe. Parce que son nouveau film a été très bien reçu lors du dernier festival de Cannes. Parce que l’excellente Julianne Moore est au casting. Et aussi parce que le long-métrage est adapté d’un roman à succès par l’auteur d’Hugo Cabret. Bien sûr, cela ne suffit pas à faire de Wonderstruck (le vrai titre) un grand film mais cela suscite au moins une irrésistible curiosité. Et c’est donc sans surprise que Todd Haynes parvient à nous émerveiller par la maîtrise de sa mise en scène et ses multiples belles idées (utilisation du noir et blanc, séquences en muet), et par le lyrisme qui se dégage de nombreuses séquences. Pourtant, pendant longtemps le film ne dit rien de ses intentions, se contentant de suivre le parcours initiatique de deux enfants. Le problème c’est que le puzzle met trop longtemps à se reconstituer, embrumant un peu le spectateur dans un récit au rythme décousu. On ne nous laisse pas l’opportunité d’être emporté par le récit, parce que tenu à distance par une ou plusieurs énigmes qui restent trop longtemps indéchiffrables. Les deux enfants qui interprètent les rôles principaux ne proposant pas non plus des interprétations exceptionnelles, ce Musée des Merveilles peut donc facilement laisser indifférent. On peut reconnaître à Todd Haynes le grand talent d’avoir su mettre en images ce roman de fort belle manière, et se laisser emporter, au final, par cette belle histoire, mais un peu tard.

R.M.