Le Cas Richard Jewell

Le Cas Richard Jewell

USA, C. Eastwood, 2020
Note : 3.5 / 5 – Bien

Clint Eastwood se saisit une nouvelle fois d’un fait d’histoire américaine pour dresser le portrait d’un héros dont le profil peu banal lui a valu bien des soupçons. L’injustice dont Richard Jewell fut victime parce qu’il ne rentrait pas dans les cases de la normalité, est une thématique chère à Clint Eastwood, qui s’est souvent fait le défenseur des petits face aux puissants. Ici, Richard Jewell fait face à la force de frappe du FBI et au rouleau compresseur médiatique qui, dans les deux cas, cherchent un coupable idéal. Et le pauvre homme a le profil parfait : gentil, un peu simplet, maladroit et sans vice, il n’a pas d’armes pour se défendre. Il est incarné à l’écran par Paul Walter Hauser, très bon dans l’interprétation de celui que tout accable. Accompagné par l’excellent Sam Rockwell, dans le rôle de son avocat, ils forment le duo parfait choisi par le réalisateur pour nous raconter cette incroyable histoire où le héros se transforme en criminel. Eastwood se fait d’ailleurs le prophète de notre époque où la course au buzz et à l’information sortie avant tout le monde, tend à condamner en place publique et à jeter les gens en pâture, avant même que passe la justice. Cette réflexion est l’intérêt premier du film qui s’avère par ailleurs très factuel et réalisé très sobrement par un Clint Eastwood qui enchaine les réalisations à 89 printemps ! Et à cet âge il a toujours un coup d’œil résolument moderne et passionnant sur le monde qui l’entoure.

R.M.