La Douleur

La Douleur

France, E. Finkiel, 2018
Note : 3 / 5 – Pas Mal

Emmanuel Finkiel nous propose un drame avec un grand D : on peut dire qu’on la prend en pleine face la douleur de Marguerite Duras. C’est Mélanie Thierry qui interprète la célèbre romancière et elle est de tous les plans, fascinante d’expressivité, vraiment parfaite pour incarner cette femme génialement insupportable et égocentrique à souhait. Mais Mélanie Thierry est aussi à la narration, en voix-off, à nous rabâcher la magnifique œuvre avec un ton sinistre. Il ne reste pas beaucoup de places pour les autres personnages : on ne voit Benoit Magimel qu’un temps malheureusement et Benjamin Biolay se contente d’apparitions trop secondaires. Rajoutons à cela une ambiance sonore exagérément désagréable, à base de divers instruments à cordes bien grinçant, qui nous agresse les tympans en permanence. Le tableau dressé ci-dessus n’est pas bien rose, il y a pourtant deux très belles choses à retenir du long-métrage d’Emmanuel Finkiel. Tout d’abord la qualité de la mise en scène et de la photographie du film. Quelques plans sont sublimes avec des fondus sur les corps et des flous d’arrière-plan assez divin. Le film baigne donc dans une ambiance mystérieuse qui isole un peu la narratrice du monde extérieur. C’est ce parti pris là et d’autres assez radicaux du réalisateur sur quoi montrer et ne pas montrer de la souffrance, de l’absence et des corps martyrisés qui, au final, donne tout son sens à La Douleur.

R.M.