Kingsman Services Secrets

Kingsman Services Secrets

GB, M. Vaughn, 2015
Note : 3.5 / 5 – Bien

Avec ses Kingsmen Matthew Vaughn s’est fixé une mission : dépoussiérer et dérider le mythe de l’espion anglais en deux heures. L’objectif est clair : aussi bon soient les derniers James Bond à la sauce Daniel Craig, ils ont terriblement perdus ce petit ton typiquement british qui faisait le sel des premiers films de la série. Retour donc à plus d’humour, d’autodérision, de séduction et d’espièglerie. Bon, pendant une bonne demi-heure il y a de quoi s’inquiéter sérieusement, le ton du film étant difficile à bien cerner, et la mise en place assez laborieuse. Mais après, le réalisateur anglais injecte une bonne dose de folie et d’irrévérence : de l’humour anglais pur jus. Le scénario est truffé de références en tout genre (actualité, cinéma, politique, …) et d’une grande précision d’écriture. Certes, c’est parfois un peu violent, dans un style sanguinolent à la Tarantino, notamment lors de cette scène dans une église qui fera forcément grincer quelques dents. Il ne faut, bien sûr, pas porter trop d’attention à la crédibilité du scénario, car c’est souvent complètement barré, excessif, et si on n’est pas rebuté par le second degré c’est totalement jouissif. Matthew Vaughn se permet donc toutes les folies, les excentricités et sa mise en scène est très créative. Colin Firth est pas mal, mais tout de même un peu trop rigide. Le jeune Taron Egerton se débrouille bien surtout dans le registre espion, dans la dernière partie du film. Quant à Samuel L. Jackson, le personnage qu’il interprète est trop extrême pour adhérer totalement. Au final Kingsman restera comme très bon divertissement, un retour aux sources des films d’espionnage, à mi-chemin entre Bond et OSS 117.

R.M.