Jackie

Jackie

USA, P. Larraín , 2017
Note : 4 / 5 – Très Bien

Pablo Larraín pose sa patte d’auteur sur ce portrait de Jackie Kennedy. Le long-métrage n’est pas un biopic traditionnel dans le sens où le récit ne s’intéresse à la femme du président Kennedy que pendant l’espace des quelques jours qui ont marqué l’Histoire. Le scénario enchaine les allers-retours à un rythme soutenu entre l’avant-assassinat, l’après, et bien sûr l’attentat de Dallas en lui-même. Les évènements sont donc relatés de manière non chronologique. La prestation de Natalie Portman en est d’autant plus remarquable, étant donné qu’elle doit composer le portrait d’une femme à trois instants très différents de sa vie de première dame. Et elle fait un sans-faute. Dans le rôle de Bobby Kennedy, Peter Sarsgaard est aussi très convaincant. On observe devant l’écran la mise en scène très travaillée de Pablo Larraín dans laquelle aucun plan n’est laissé au hasard, avec parfois même des inspirations très malickiennes. Natalie Portman est souvent filmée en gros plan, la caméra centrée sur son visage qui exprime toute l’incompréhension, le choc et le vertige que représente sa situation à ces moments précis. Visuellement le film est très beau, notamment dans la reconstitution des décors de la Maison Blanche et par le soin apporté aux costumes d’époque. Dommage que la musique soit un peu répétitive et appuie trop souvent sur le côté dramatique. Le film de Pablo Larraín rend parfaitement compte de ce moment où, face à un évènement bouleversant, d’une violence inouïe, une femme se retrouve tout d’un coup très seule et doit prendre des décisions à la portée historique immédiate.

R.M.