Imitation Game

Imitation Game

USA/GB, M. Tyldum, 2015
Note : 3.5 / 5 – Bien

Puisque c’est la saison des biopics, le norvégien Morten Tyldum s’attaque à l’adaptation de la biographie d’Alan Turing. Ce mathématicien brillant du milieu du 20e siècle a eu un rôle majeur dans le décryptage des communications nazies durant la seconde guerre mondiale. Voilà pour la thématique majeure abordée brillamment par le film. Mais, en parallèle, le récit s’intéresse donc aussi à la personnalité et aux mœurs du scientifique. Ce scénario à deux facettes se décompose dans le film en trois récits imbriqués dans des époques distinctes. Il y a l’enfance du génie, ses premiers émois et sa passion pour les chiffres. Il y a aussi évidemment la période consacrée à la création de sa machine, celle qui doit décrypter les messages nazis, durant la guerre. Et enfin, il y a l’après-guerre et ses démêlés judiciaires inhérents à la découverte de ses préférences sexuelles. Le duo d’acteurs, Benedict Cumberbatch et Keira Knightley, fait des merveilles, surtout le premier cité qui interprète un personnage très torturé. Le film ne connait pas de baisse de rythme, il est toujours intéressant, bien mis en scène, et mis en musique par l’excellent Alexandre Desplat. Mais le film a souvent du mal à choisir sa voie, à aller à l’essentiel. On n’arrive pas à avoir de l’empathie pour notre héros, même si c’est surement voulu. Ce n’est qu’à la toute fin, dans une scène poignante, dans la période d’après-guerre, qu’enfin des failles apparaissent dans le personnage. C’est un peu tard. Imitation Game est donc clairement un bon film mais qui manque un peu de relief et de point de vue. Une œuvre qui aurait peut-être méritée d’être plus longue, avec plus d’ampleur.

R.M.