Illusions Perdues

Illusions Perdues

France, X. Giannoli, 2021
Note : 4 / 5 – Très Bien

Il était difficile d’imaginer il y a quelques semaines que l’impeccable direction artistique d’Eiffel serait déjà surpassée si peu de temps après. C’est pourtant la prouesse réalisée par les équipes de Xavier Giannoli. En effet, les décors parisiens et l’ambiance du début du XIXe sont admirablement rendus. Les effets spéciaux d’arrière-plans sont forts peu visibles, ce qui donne un vrai cachet d’authenticité. Le réalisateur nous offre une plongée assez enivrante dans le Paris de cette époque, des outrances des grands boulevards aux mondanités de la bourgeoisie. Le casting est assez délicieux, principalement dans ses seconds rôles, même si Benjamin Voisin dans le rôle-titre s’en tire avec les honneurs. Mais les prestations de Vincent Lacoste, Gérard Depardieu, André Marcon ou encore Jeanne Balibar sont les plus remarquables. Comme dans l’œuvre de Balzac c’est la partie centrale du récit qui est la plus captivante. En, effet c’est quand le héros est plongé dans les arcannes de la presse populaire de l’époque, ces journaux sans morales et sans scrupules, que le scénario a le plus de saveur. C’est dans cette vision parabolique de notre époque que le film parle le plus au spectateur d’aujourd’hui. L’introduction et la conclusion, plus marquées par le contexte politique et sociale de l’époque, laissent plus distant. Mais, même si le récit d’Honoré de Balzac est largement condensé, le film reste un gros morceau de 2h30, qui rebutera une partie du public.

R.M.