En Attendant Bojangles

En Attendant Bojangles

France, R. Roinsard, 2022
Note : 4 / 5 – Très Bien

Adaptation du roman éponyme d’Olivier Bourdeaut paru en 2016, le film avait déjà suscité une grande curiosité liée à sa bande-annonce flamboyante porté par deux acteurs très en vus. Le long-métrage confirme pour partie cet aspect enthousiasmant, coloré et festif, donnant à quelques séquences la grandiloquence du cinéma de Baz Luhrmann. Le travail d’adaptation a porté ses fruits, le scénario s’avérant le marqueur fort du film de Régis Roinsard. Après une première partie assez jubilatoire et linéaire, la suite du récit ne se laisse jamais facilement deviner. Les deux personnages principaux ne sont jamais là où on les attend. Plein d’allégresse, alternant hauts et bas, le couple incarné à merveille par Romain Duris et Virginie Efira, est des plus déroutant. Une profonde mélancolie, et parfois plus encore se dégage de leur relation. Les deux acteurs sont, une nouvelle fois géniaux, leur alchimie à l’écran est plus que parfaite. Ils sont au centre du récit, même si leur fils, incarné par Solan Machado-Graner, et leur ami, interprété avec subtilité et justesse par Grégory Gadebois, viennent tempérer les ardeurs perpétuelles des deux tourtereaux. On regrettera seulement un peu d’audace, voire de folie dans la réalisation. A se demander ce qu’aurait pu proposer un Albert Dupontel avec un tel scénario et de tels acteurs. Mais le propos du long-métrage dépasse le cadre formel de la mise en scène et les personnages nous emportent facilement avec eux dans leurs névroses, pour le meilleur et pour le pire.

R.M.