Dark Waters

Dark Waters

USA, T. Haynes, 2020
Note : 3.5 / 5 – Bien

Todd Haynes, avec Le Musée des Merveilles (2017) et Carol (2016), nous avait emballé avec des propositions artistiques d’une grande originalité. Des récits intenses, une touche d’onirisme, et une grande élégance de mise en scène, étaient la marque de fabrique du réalisateur américain qui s’est fait un nom parmi les bons metteurs en scène actuels. Prenant le contre-pied de ses précédentes réalisations, on le retrouve ici sur un terrain plus formel, celui du film de lanceur d’alerte. Et avec Mark Ruffalo au casting, on ne peut s’empêcher de penser à un maître film en la matière dans lequel on retrouvait celui-ci : Spotlight, Oscar du meilleur film en 2016. Et Todd Haynes nous propose avec Dark Waters un long-métrage à la qualité parfaitement calqué sur ce dernier. Le scénario est diablement efficace, Mark Ruffalo encore une fois très convaincant, et la mise en scène est sans fausse note. Malgré tout, le sujet est assez complexe et il faut se faire un peu violence pour rentrer dans l’intrigue. D’autant plus que l’affaire a duré près de deux décennies, et le réalisateur a donc bien du mal à se défaire de l’enlisement de cette longue bataille juridique. La seconde partie de son film en pâtit donc en termes de rythme et c’est bien dommage. Mark Ruffalo est omniprésent à l’écran et ne laisse donc que peu de place à des seconds rôles pourtant brillants incarnés par Anne Hathaway ou Tim Robbins. Todd Haynes nous propose donc un film assez classique dans la forme mais terriblement informant sur le fond.

R.M.