Corporate

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France, N. Silhol, 2017
Note : 3.5 / 5 – Bien

Ce n’est pas de gaieté de cœur que l’on va voir un film qui parle du suicide et du mal-être en entreprise. D’autant plus qu’il s’agit d’un premier long métrage, celui du jeune réalisateur Nicolas Silhol. Mais son film est porté par de très bons interprètes et son scénario s’avère percutant. Et c’est plutôt bienvenu en cette période de débats politiques portant souvent sur cette épineuse question des conditions de travail. Pourtant le film démarre bien mal, avec une séquence visuellement ignoble semblant avoir été tournée avec un smartphone. La suite se révèle très académique sur le plan de la mise en scène, mais le film a heureusement pas mal d’autres arguments à faire valoir. En effet, le récit rentre très vite dans le vif du sujet et nous épargne les détails des méthodes sordides utilisées et leurs conséquences. Le scénario, malin, se concentre sur la prise de conscience (ou non) de leurs responsabilités par les différents protagonistes. Céline Sallette est, une nouvelle fois, brillante dans un rôle pourtant pas si facile de responsable de ressources humaines qui finit par réaliser, bien tard tout de même, toute l’inhumanité de sa tâche. Du côté des seconds rôles, Lambert Wilson et Violaine Fumeau (dans le rôle d’une inspectrice du travail passionnée) sont convaincants, alors que Stéphane de Groodt tient un rôle plus accessoire. Corporate est donc un film qui vaut pour son sujet passionnant et pour sa remarquable interprète. On aimerait d’ailleurs vraiment pouvoir retrouver cette grande actrice française prochainement dans un rôle de plus grande ampleur.

R.M.