Citizenfour
Note : 4 / 5 – Très Bien
Citizenfour est le pseudo utilisé par Edward Snowden pour rentrer en contact avec Laura Poitras, la documentariste auteur de ce fascinant film. Citizenfour est sorti en France auréolé de son Oscar du meilleur documentaire. Et pourtant, plus qu’un documentaire le film ressemble à un reportage au cœur des évènements. En effet, tout semble se dérouler en temps réel devant la caméra et on se sent telle une petite souris, en pleine intrusion dans un moment historique de grande ampleur. C’est donc une formidable mise en abyme que nous est proposée. Edward Snowden n’est à la base qu’un simple informaticien. Et pourtant, en 2013, il extrait des documents secret-défense de la NSA, qu’il transmet à des journalistes. Ces documents révèlent les méthodes intrusives des services de renseignement à l’encontre de la vie privée de chacun d’entre nous. C’est alors qu’il devient, en quelques heures, l’un des plus fameux lanceurs d’alerte de l’histoire récente. Pour bien comprendre les premières séquences du film, il faut avoir un minimum de connaissance du sujet. Cela devient plus accessible et surtout assez passionnant à partir de la rencontre entre Snowden et la documentariste, dans un hôtel de Hong Kong. La paranoïa s’installe et certaines séquences sont, de ce point de vue, assez saisissantes. Tout est pourtant bien réel alors que l’on a l’impression d’être dans un pur thriller. Le courage de cet homme est incommensurable, puisqu’il sacrifie sa liberté, sa vie, sa famille, sa vie privée. Et il est, c’est à noter, à l’initiative du documentaire, puisqu’il contacte en premier la réalisatrice. Ses motivations sont utopistes, mais relayées par des journalistes courageux, elles prennent du sens. L’héroïsme moderne en quelque sens.
R.M.
