Bis

Bis

Kad Merad et Franck Dubosc réunis dans le même film, sur le papier, ça peut donner quelque chose de pas mal. Le pari n’est malheureusement qu’à moitié réussi pour Dominique Farrugia. Bien sûr, nos deux cracks de l’humour sont bons, ils restent de vraies valeurs sûres de la comédie française. Seulement, le scénario n’est pas totalement abouti. La bande-annonce révélait la plupart des bons gags, comme toujours, mais surtout n’orientait pas le spectateur vers le vrai sujet du film. En effet, l’idée de tenter de reproduire des succès modernes à partir des années 80, était savoureuse. Mais c’est en réalité une toute autre voie qu’a décidé de suivre le réalisateur dans Bis. Il a donc préféré s’intéresser aux traditionnels problèmes existentiels de nos deux loustics à l’approche de la cinquantaine. Rien de très original donc, sauf peut-être à la fin où on retrouve une analogie amusante avec Retour vers le Futur. Sauf que le film de Dominique Farrugia reste, dans son ensemble, bien loin de cette référence. Le bon point du film c’est la reconstitution fidèle des années 80, aussi bien dans les décors, les vêtements d’époque, les véhicules que dans l’ambiance générale. Mais, bien qu’on n’atteigne jamais le stade de l’ennui, le scénario est vraiment trop léger et les dialogues trop rarement drôles pour emporter l’adhésion totale du public, à l’exception du moment hilarant où Kad s’époumone sur « l’envie d’aimer ». Au final, Bis est une comédie qui n’est pas déplaisante, sans atteindre des sommets. Elle reste donc dans la lignée de la production française actuelle.

R.M.